Focus du 27 mai 2015

Comme dit le dicton… Si on n’essaie pas, on n’obtient rien !

sous la responsabilité de Dr Hugues Lacoste

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Les faits

Voici l’histoire de Bea , une Labrador croisée femelle stérilisée de 11 ans référée au service d’oncologie du Centre vétérinaire DMV le 14 octobre 2014 pour l’évaluation et le traitement d’un sarcome de l’os maxillaire rostral diagnostiqué à la cytologie. Tout a commencé lorsque les propriétaires ont remarqué une masse dans la gueule de Bea qui saignait à l’occasion. Bea a été amenée chez sa vétérinaire primaire de l’Hôpital Vétérinaire du Village de Pointe-Claire qui a fait des aspirations à l’aiguille fine de la masse. Un diagnostic de sarcome avec inflammation neutrophilique (fibrosarcome, ostéosarcome ou sarcome peu différencié) a été donné et Bea a été référée en oncologie au Centre vétérinaire DMV pour traitement. À sa présentation, Bea avait un très bon état général et avait beaucoup d’énergie. Elle avait bon appétit et n’avait pas perdu de poids. Elle semblait par contre préférer la nourriture en conserve et tenait sa balle de tennis préférée différemment qu’à l’habitude. Par contre, elle ne semblait pas douloureuse. Ses selles étaient plus foncées depuis quelque temps. Une hématologie et une biochimie ont été faites et celles-ci étaient complètement normales. Aucune anémie ou hypoprotéinémie n’était présente.

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La consultation

Lors de sa consultation en oncologie, son bilan d’extension se limitait à des radiographies thoraciques 3 vues qui révélèrent un thorax gériatrique d’apparence radiographique normale. Son problème était alors un sarcome (diagnostic cytologique et clinique). Le type semblait cliniquement être un sarcome de « faible grade histopathologique » et de « haut grade biologique » (Hi/Lo sarcoma dans le jargon d’oncologue). Une biopsie excisionnelle a été recommandée. Pour mieux planifier la chirurgie un CT-Scan a été recommandé.

Le CT-Scan (tomodensitométrie) a été fait le 20 octobre 2014 sous sédation profonde (Dexdomitor et butorphanol) sous la supervision de Dr Jean-Jacques Kona-Boun. La tomodensitométrie du crâne démontrait ceci selon Dre Kate Alexander : « Impliquant les os incisif et maxillaire surtout du côté gauche très rostralement, on note la présence d’ostéolyse mitée avec très peu de composantes productives et expansiles.
Cette ostéolyse implique les racines de toutes les incisives maxillaires restantes (deux sont absentes). Elle s’étend plus loin caudalement du côté gauche que du côté droit. Du côté gauche, cette ostéolyse longe l’aspect médial de la canine et il y a un élargissement du foramen au niveau de l’os palatin médialement à la canine maxillaire gauche. À ce niveau, on remarque la présence d’une très légère augmentation focale
de tissus mous à l’intérieur de la cavité nasale ventrale et rostrale gauche. La composante tissus mous de cette masse s’étend rostralement à partir de la gencive avec une forme multilobulée qui démontre un rehaussement hétérogène modéré suivant l’administration de milieu de contraste et qui délimite bien la masse par rapport aux structures labiales adjacentes. Les noeuds lymphatiques mandibulaires et
rétropharyngiens médiaux sont bilatéralement symétriques. Les autres structures du crâne sont normales : Masse osseuse agressive impliquant l’os incisif bilatéralement et maxillaire gauche ainsi que plusieurs racines dentaires incisives et canines maxillaires. Cette masse est considérée comme étant d’origine néoplasique (exemple : fibrosarcome) ».

La masse a alors été jugée non chirurgicale par notre équipe de chirurgie du Dr Jérôme Planté. Suite à cette triste conclusion, la radiothérapie palliative a été recommandée. Un protocole de 3 fractions hebdomadaires de 10 Gray a été recommandé (2400 $ total, 7 minutes par séances sous Dexdomitor et butorphanol). La radiothérapie a été terminée le 18 novembre 2014.

Deux semaines post-radiation, une nécrose osseuse a été notée (photo 3). On a alors recommandé de traiter avec antibiothérapie pour 14 jours dans le but ultime d’exciser le séquestre osseux éventuellement.

Un vidéo du client prouve que Bea a été chanceuse d’avoir eu ses propriétaires et que ceux-ci ont bien fait de suivre leurs « guts ».

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Dr Hugues Lacoste
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Textos : 514 226-1196

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